Avertissement !

Je ne peux pas assurer que l'ensemble des pratiques que j'expose dans ce blog ont encore cours en 2008. S'il n'y a aucune raison que les choses soient radicalement différentes aujourd'hui, il est possible que les pathologies, les additifs et les modes d'élevage aient évolué depuis la fin de mon activité.

lundi 24 novembre 2008

Le Monde 18 décembre 2004





Deux gaveurs landais accusent une coopérative

Dans les Landes, Yvon Martinez, a cessé, depuis le 30 juin, de gaver des canards, après un an et demi de travail pour Grimaud Monfort (coopérative Euralis). "On gavait des canards souffrant de Derszy - une maladie virale -, sans jabot et mal emplumés", raconte son épouse. Philippe Lapaque, un autre ancien gaveur landais, est entré en conflit avec son ancien donneur d'ordres.
Au sein de la filière, les gaveurs indépendants sont tributaires des coopératives qui les cofinancent, leur fournissent les canards âgés de treize semaines, l'alimentation (une purée à base de maïs), avant de les récupérer treize jours plus tard pour les abattre. Après avoir refusé de gaver des canards - en dépit d'une pénalité financière de 28 centimes d'euro par tête - et fait constater par huissier, en 2003, le mauvais état de 132 animaux sur un total de 968, M. Lapaque est parti au combat. Ruiné, il fait l'objet d'une procédure judiciaire lancée par son ancien partenaire.

"Ces oiseaux n'étaient pas conformes au cahier des charges demandé par le label Indication géographique protégée (IGP)", dit-il en précisant qu'il ne possédait pas, non plus, les certificats d'origine. "Ce M. Lapaque a des problèmes personnels. Les arguments et les propos qu'il tient sont erronés", répond Patrick Neaume, le patron de Grimaud Monfort.

La direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes des Landes, saisie du dossier, estime que la traçabilité n'est pas en cause. La maladie de Derszy ne rendrait pas non plus les foies impropres à la consommation. Interrogée sur le fait de savoir si elle livrait des canards atteints de cette maladie, Euralis n'a pas souhaité répondre sur ce point.

Mais des questions subsistent. Selon un ancien inspecteur des services vétérinaires de Dordogne, certains fabricants ne retirent pas toujours les produits douteux après l'abattage. Une enquête du magazine 60 millions de consommateurs l'avait déjà révélé en novembre 2002. "J'ai pu voir dans des entreprises des foies pathologiques qui présentent des lésions que l'on peut imputer à des virus", confie cet inspecteur, qui cite des "hépatites interstitielles, des nécroses et des fibroses".

Florence Amalou

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